
Dienstag, 30. Juni 2009 / Mardi, 30 juin 2009 08.30-10.00
Papersessions mit Einzelbeiträgen / Contributions individuelles groupées en papersessions
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Schneuwly, B. & Dolz, J. (avec la collaboration de S. Aeby Daghé, D. Bain, S. Canelas-
Trevisi, G. Cordeiro Sales, R. Gagnon, M. Jacquin, Ch. Ronveaux, Th. Thévenaz-
Christen, S. Toulou) (sous presse). Des objets enseignés en classe de français. Le tra-
vail de l'enseignant sur la rédaction de textes argumentatifs et sur la subordonnée rela-
tive. Rouen : Presses universitaires de Rouen.
Sensevy, G. (2001) Théories de l’action et action du professeur. In J.-M Baudouin & J.
Friedrich (Eds), Théories de l’action et éducation (pp. 203-224). Bruxelles : De Boeck
Université.
Progin, Laetitia
PS16 Devenir chef d'établissement: le désir de leadership à l'épreuve de la
réalité. Enquête sur l'entrée dans un métier émergent
F 26.1
Université de Genève / FAPSE / SSED
Keywords
modèles de gouvernance, professionnalisation, établissement scolaire, chef
d’établissement, leadership, entrée dans le métier
Cette contribution – issue d’un travail de thèse en cours sous la direction du prof. Monica
Gather Thurler – porte sur l’instauration du métier de directeur d’établissement scolaire
dans les écoles primaire genevoises, suite à l’émergence de nouveaux modèles de gou-
vernance (post-bureaucratiques), dans le champ des organisations et des politiques édu-
catives. Elle s’inscrit plus précisément dans les travaux menés par le Collectif d’Analyse
des Directions Romandes d’Etablissements scolaires et sociaux (CADRE), soutenu par le
Fonds national suisse (FNS), et réunissant des chercheurs de l’Université de Genève, de
la HEP-VD ainsi que de la HETS-GE.
D’une région à l’autre, les statuts des directeurs généraux, des responsables de services
de formation, des chefs d’établissements, des inspecteurs diffèrent, de même que leurs
missions, leurs compétences, leur rapport à d’autres catégories de professionnels, leur
fonctionnement, à la tête d’une équipe de direction ou en interaction forte avec leurs col-
laborateurs.
A Genève, en mai 2007, Charles Beer – Conseiller d’Etat en charge du Département de
l’Instruction Publique du canton de Genève – a présenté un plan de réorganisation de
l’école primaire, ancré dans le processus d’harmonisation intercantonale en cours,
principalement caractérisé par la création d’un statut nouveau, celui de directrice ou
directeur d’un établissement (DIR-E) et par l’entrée en fonction des 93 personnes en août
2008. Le but déclaré de cette réforme est de favoriser une autonomie centrée sur les
besoins du contexte local et privilégier un encadrement de proximité. L’instauration de
directions d’école a été – parmi d’autres éléments – recommandée en 2003 par la
Conférence suisse des Directeurs cantonaux de l’Instruction Publique (CDIP). Chaque
école se dote ainsi d’un profil propre afin de coordonner la vie scolaire en interaction avec
les partenaires éducatifs et de favoriser la promotion de la qualité de l’enseignement.
Au sein de l’école primaire genevoise, la fonction de directeur d’établissement remplace
celle d’inspecteur, de maître principal et de responsable d’école. Cette fonction de
supérieur hiérarchique était auparavant assumée par une vingtaine d’inspecteurs dont la
résidence administrative n’était pas dans la règle un bâtiment scolaire mais le secrétariat
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d’une « circonscription » qui regroupait dix à vingt écoles. Les maîtres principaux et res-
ponsables d’école étaient quant à eux des enseignants qui ne pouvaient pas user d’une
autorité formelle envers leurs collègues. Celle-ci est désormais dévolue aux chefs
d’établissement.
Dès lors, les premiers directeurs d’écoles primaires à Genève constituent un terrain de
recherche et d’analyse unique. Ils sont en effet les premiers à assumer ce rôle sans pou-
voir disposer de références spécifiques relatives au métier réel.
Comment savoir en quoi consiste spécifiquement cette fonction au sein d’une école pri-
maire à Genève alors que ceux qui ont commencé à l’exercer n’ont jamais été soumis à
l’autorité d’un directeur lorsqu’ils étaient enseignants ? Comment dès lors incarner une
autorité présente chaque jour dans l’école face à des collaborateurs qui étaient hier enco-
re des pairs ? Dans un contexte dans lequel la légitimité de chacun est en construction,
comment exercer de l’influence sur les enseignants placés désormais sous leur respon-
sabilité ? Quels sont les obstacles rencontrés et à dépasser ?
Afin de cerner les champs de tensions dans lesquels les directeurs-débutants évoluent,
cette contribution se centrera plus particulièrement sur les « épreuves » (Barrère, 2002 ;
2003 ; 2004 ; 2006a ; 2006b ; Martuccelli, 2004 ; 2006) rencontrées par les directeur-
débutants genevois lorsqu’ils tentent d’assumer leur nouveau rôle en exerçant de
l’influence, du leadership (Gather Thurler, 2000 ; Harris, 2006 ; Leithwood et al., 2004 ;
Yukl & Van Fleet, 1992 ; Yukl, 1994) sur les enseignants – des anciens collègues – de
leur établissement.
Indications méthologiques :
L’orientation de cette recherche m’a amenée à adopter une approche exploratoire et une
méthodologie qualitative défendue par des auteurs tels qu’Huberman & Miles (2003). Je
m’inscris dans le courant méthodologique nommé, entre autres, « grounded theory »
dans son appellation anglo-saxonne.
Premiers résultats :
Les premiers résultats révèlent à quel point les directeurs-débutants genevois jugent pri-
mordial leur positionnement par rapport aux enseignants (leurs ex-collègues), même s’ils
n’évoquent pas leur réalité en terme de leadership, mais privilégient des mots plus « ano-
dins » tels que « posture », « positionnement » et « communication ».
Références bibliographiques
Barrère, A. (2002). Les enseignants au travail. Routines incertaines. Paris : L’Harmattan.
Barrère, A. (2003). Travailler à l’école. Que font les élèves et les enseignants du secon-
daire. Rennes : Presses universitaires de Rennes.
Barrère, A. (2004). Les épreuves subjectives du travail à l’école. In V. Caradec & D. Mar-
tuccelli (Eds.), Matériaux pour une sociologie de l’individu. Perspective et débats
(pp.277-293). Villeneuve d’Ascq : Presses Universitaires de Septentrion.
Barrère, A. (2006a). La prise en compte des épreuves du travail enseignant dans
l’innovation. Communication prononcée dans le cadre du séminaire CUSO-LIFE La
prise en compte du travail réel des enseignants dans les innovations, du 28 septembre
au 1
er
octobre 2005 à Jongny s/ Vevey (Suisse).
Barrère, A. (2006b). Sociologie des chefs d’établissement. Les managers de la Répu-
blique. Paris : PUF.
Martuccelli, D. (2004). Pour une sociologie de l’individuation. In V. Caradec & D. Martuc-
celli (Eds.), Matériaux pour une sociologie de l’individu. Perspective et débats (pp.295-
315). Villeneuve d’Ascq : Presses Universitaires de Septentrion.
Martuccelli, D. (2006). Forgé par l’épreuve. L’individu dans la France contemporaine. Pa-
ris : Armand Colin.
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